Le Challenge des Cosmétiques en poudre

Après la folie des huiles, celle des poudres qui répond à la demande de cosmétique zéro déchet ? Cette cosmétique « sans eau » voit cependant ses applications encore limitées aux produits d’hygiène d’où le développement de galéniques hybrides davantage adaptées aux soins.

La plupart des cosmétiques traditionnels est composé à plus de 80 % d’eau. « Retirer cette composante c’est pouvoir s’affranchir des conservateurs », se félicite Hélène Azancot, fondatrice de Yodi qui a breveté des cosmétiques en poudre. Une aubaine alors que les conservateurs font partie des ingrédients les plus controversés. Mais les atouts de la texture ne s’arrêtent pas là. « D’abord, la plupart des actifs est fourni sous cette forme ce qui ne bouleverse pas totalement le process, raconte Hélène Azancot. Par ailleurs, la poudre est inhérente à l’homme qui depuis toujours se nourrit ou se soigne avec cette galénique. Il n’y a donc pas de rupture totale dans les habitudes ». Celle-ci offre en effet de belles opportunités aux marques comme aux formulateurs à l’image du groupe Anjac Health  &  Beauty et de sa filiale Aircos, spécialiste du maquillage. Ce dernier qui a un peu souffert de la chute des ventes de maquillage pendant la pandémie a mis son expertise des poudres au service du soin et de l’hygiène. « Nous avons développé il y a deux ans des poudres de soin nettoyantes et exfoliantes qui offrent au consommateur non seulement une expérience innovante mais qui est en ligne avec ses attentes RSE, raconte Morgane Marin, responsable innovation Aircos. Cette galénique a un impact positif sur l’environnement : réduction des quantités transportées, packaging rechargeable… s’inscrivant dans la lignée de la cosmétique solide. » Pour Hélène Azancot, « la poudre offre aussi plus de leviers de segmentation et de sophistication que la cosmétique solide. » Le format va de pair avec la naturalité ce qui implique aussi le recours à des matières premières au maximum naturelles. Une seule contrainte : offrir une sensorialité équivalente à celle d’un cosmétique traditionnel. « Un challenge qui nécessite encore de la R & D quand il s’agit du soin de la peau car pour ce type de formule, un plus fort pourcentage d’actifs de soin est nécessaire ce qui pose plus de problèmes que pour un produit d’hygiène par exemple et notamment au niveau de la dissolution des actifs au contact de l’eau pour retrouver une sensorialité d’application », souligne Morgane Marin chez Aircos. Le formulateur tout comme Yodi assure travailler activement sur des développements à venir car aujourd’hui, la cosmétique en poudre est encore réservée à des produits d’hygiène et d’exfoliation.

Charlotte Nattier

 

Des solutions hybrides

En attendant des produits de soins sous forme de poudre, des formats intermédiaires voient le jour pour répondre aux attentes de naturalité, garantir une dilution optimale tout en gardant une galénique innovante. Ainsi, la tablette à dissoudre donne aujourd’hui des résultats idoines. Celle-ci a déjà séduit les consommateurs pour des produits d’hygiène comme les lavants de 900.care et offre de belles perspectives au soin de la peau. « Plus récemment, Aircos a développé des tablettes en poudres compressées, issues de sa plateforme technologique ”BeautyTabs”, pour les applications hygiène et soin allant jusqu’à 99,7% d’ingrédients naturels, se félicite Morgane Marin, responsable innovation Aircos. Une nouvelle application qui convient aussi aux nouveaux modes de consommation tels que le vrac et commerce en ligne, deux tendances porteuses. » C’est aussi ce format de poudre compressée qu’a choisi la jeune marque Mono Skincare pour se lancer sur le segment du soin. Au programme : sérums, crèmes visage et corps mais aussi tonique. « Diluer dans l’eau courante, nos actifs 100 % naturels procurent une texture aqueuse en adéquation parfaite avec l’épiderme, explique Manon Gadesaude, Head of Sales and Business Development Europe de la marque. Cette version en comprimé à dissoudre allie praticité et surtout conservation plus longue qu’en poudre. » La tablette compressée se positionne aujourd’hui comme l’avenir de la poudre.

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