LA CLEAN BEAUTY POUR LES TOUT PETITS

Aloe Vera leaves on wooden background

Les parents sont de plus en plus nombreux à plébisciter des formules naturelles et même bio pour leurs enfants. L’offre est désormais large et répond à leurs attentes en termes de transparence et de sécurité, parole de formulateurs.

« Les produits bio et le naturel inspirent confiance, rassurent, et le marché de l ’hygiène beauté naturelle et bio est en forte croissance depuis plusieurs années. La démocra- tisation de ces produits liée à de nombreux lancements en GMS explique en partie cette croissance », relève Annabel Mari, directrice scientifique Mixa et Cadum (L’Oréal). Les produits de toilette et de soins à destination des enfants et des bébés n’y échappe pas. « La naissance d’un enfant est un moment crucial pour convertir les parents au bio car il y a une vraie prise de conscience, raconte Stéphanie Freille, responsable formulation bébé So’Bio étic (Léa Nature). Les jeunes parents sont de plus en plus informés et en attente de produits sur lesquels ils n’ont aucun doute. »

Peau de bébé

« Plus fragile et plus instable en surface, la peau des bébés est également plus délicate dans ses couches moins super- ficielles. Les fibres élastiques et les faisceaux de collagène y sont beaucoup plus minces que chez l’adulte, explique Camille Schmit-Deroin, Business Unit Manager Ms Beautilab Advanced Skincare. Leur peau est donc mal protégée et favorise le développement de nombreux microbes en surface. » Si les choses évoluent aujourd’hui, les premiers soins bébé ont été principalement positionnés en dermocosmétique et distribués via le réseau pharmaceutique, une caution rassurante, gage de qualité et de sécurité. Aujourd’hui, les routines se développent grandement en GMS à l’image de So’Bio étic et sa large gamme de produits. « Lavants, nettoyants ou encore soins, notre offre s’articule autour d’une routine complète pour des peaux qui n’ont pas de problématiques particulières, pour les autres, le circuit pharmacie demeure privilégié, développe Stéphanie Freille. Les laboratoires sont donc amenés à modifier leurs formules, même les plus emblématiques, pour conjuguer tous ces paramètres, avec également de nouveaux enjeux. » Coût de revient des formules, certification mais aussi tests plus exigeants, la clean beauty a un prix.

De multiples contraintes

Les formules des produits cosmétiques à destination des bébés recourent à une liste d’ingrédients plus limitée, conjointement à la suppression d’un certain nombre de conservateurs au cours des dernières années. La réglementation, déjà stricte pour les soins cosmétiques en général, l’est encore davantage pour ceux des bébés : matières premières pures, parfums avec taux d’allergène nul, restriction dans l’utilisation des huiles essentielles. « La liste des ingrédients utilisables dans un produit certifié bio est réduite et est définie par le référentiel Cosmos Organic qui permet la certification. Dans le cas d’un produit bébé certifié Bio, cette liste sera encore plus réduite : les huiles essentielles ne sont pas souhaitables car allergisantes, de même que certains conservateurs », explique Annabel Mari, directrice scientifique Mixa et Cadum (L’Oréal). Cela rend donc cornélien le choix des ingrédients et notamment du système de conservation. « C’est un gros challenge, pour Stéphanie Freille. Nous choisissons les mieux tolérés parmi ceux qui sont acceptés dans la charte de formulation bio à l’image de complexes d’acides organiques qui vont substituer les parabènes tout en maintenant l’effet antimicrobien. Résultat, les produits pour bébé se conservent aussi longtemps que la cosmétique traditionnelle. » En bout de chaîne, la constitution d’un dossier réglementaire est complexe, mais a l’avantage de ne recevoir que des formules fiables, avec le moins d’ingrédients possible pour une tolérance optimisée. « En particulier pour les soins des gammes produits bébés proposées sur le marché, généralement bas. L’enjeu est d’autant plus grand pour les formulations bio et naturelles, qui requièrent des ingrédients naturels et des processus de certification au final plus coûteux. « L’univers des produits de soins pour bébé exige de réaliser des tests sur un panel plus vaste que pour un produit de soin adulte, sur une plus longue durée car appliqué pour chacune des tranches d ’âge (0-3 mois, etc.) afin d ’assurer leur fiabilité et leur sécurité, explique Camille Schmit-Deroin. Pour rappel, les tests cliniques ne peuvent être effectués sur les bébés, et les laboratoires recourent donc à des tests cliniques sur des volontaires adultes, aux peaux très sensibles, les plus proches de celles des bébés. » Et Stéphanie Freille de préciser : « La batterie de tests est très rigoureuse avec des marges de sécurité très strictes, surtout dès lors que le produit est appliqué sur des zones sensibles comme le siège, et donc le temps de développement d’un produit bébé bio est relativement plus long. » Cette feuille de route périlleuse ne décourage pas les marques qui sont de plus en plus nombreuses à emprunter le chemin du bio et des formules naturelles. Elles restent néanmoins prudentes car certaines ont un fort ancrage galénique- signature olfactive auprès de leurs consommateurs fidèles.

Charlotte Nattier

 

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