PRODUITS : Les marques voient de plus en plus le verre à moitié plein

Vertueux, durable et hautement compatible, le verre est de plus en plus préféré au plastique pour le conditionnement des soins et maquillages. Est-il toujours une bonne alternative ?

Polluant, issu de ressources non renouvelables, le plastique commence à céder du terrain pour les packagings primaires de soin et même de maquillage. Le verre qui a largement fait ses preuves en parfumerie fine apparaît comme une alternative. « Attention au départ de tout projet, aujourd’hui marques et fournisseurs réalisent conjointement une analyse globale en termes d’impact écologique, rappelle Isabelle Lallemant, directrice marketing, innovation et RSE de Groupe Pochet. Le poids est un facteur important qui va aussi faire trancher en faveur du plastique car le verre est lourd à transporter, à fabriquer etc. » Étienne Gruyez, PDG de Stoelzle Masnières Parfumerie d’ajouter « il faut aussi réfléchir au remplissage et à l’étanchéité du produit qui est souvent plus complexe avec un contenant en verre ». Les pièces en plastique demeurent indispensables pour servir d’interface avec des matériaux plus vertueux. « Il faut garder le meilleur des différents matériaux », résume Isabelle Lallemant. Pour autant, l’image verte du verre n’est plus à faire. Isabelle Lallemant émet un bémol , « le verre s’adresse surtout aux clients premium car il véhicule aussi une valeur d’excellence servant le rôle d’exemple que doivent jouer ces marques ». Le verre a aussi un coût que toutes ne peuvent pas financer.

Nouveauté ou substitution ? La plupart des marques cherchent à substituer le plastique. « Tous les nouveaux projets font l’objet d’une étude systématique en matériau verre, raconte Étienne Gruyez chez Stoelzle Masnières Parfumerie. Les demandes se renforcent aussi sur l’existant. » Selon une étude interne de Stoelzle Masnières Parfumerie, les marques vont vers l’uniformisation des contenants pour consolider les volumes via un format unique qui va remplacer jusqu’à quatre existants avec pour unique différenciation : le décor. Pour autant l’image noble du verre pousse aussi les industriels à aller encore plus loin. Sur les traces du flacon de parfum ressourçable, le soin rechargeable est à l’étude. « On ne peut plus être dans une société qui consomme énergie et matériaux pour des produits mono-usage. Cette utilisation du verre pour sa durabilité et sa recyclabilité prend alors tout son sens. Tout est question d’analyse globale de cycle de vie », rappelle Isabelle Lallemant.

Le verre est donc pensé autrement. Mais les verriers ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Même si aujourd’hui la demande asiatique drive la croissance du marché du soin et donc des lancements produits, le maquillage n’est pas en reste. La catégorie des fonds de teint se prête particulièrement bien à ce type de contenant. Le verre c’est bien. Le verre allégé ou en partie issu du recyclage c’est mieux. En effet opter pour un emballage en verre et voir celui-ci alourdi n’a pas toujours de sens. En effet, des poids plus importants augmentent les coûts de transport par exemple et le bilan carbone n’est donc pas forcément plus avantageux. Enfin l’approvisionnement en verre recyclé n’est pas toujours au rendez-vous et ses caractéristiques ne sont pas non plus en adéquation avec les attentes des marques haut de gamme en termes de transparence notamment. Il reste donc encore du chemin à parcourir pour que le verre remplace totalement les emballages de cosmétique.
Charlotte Nattier

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