LA FILIÈRE DE LA BERGAMOTE AVEC ATELIER COLOGNE

Le fournisseur Capua est le partenaire de la marque de L’Oréal Luxe depuis ses débuts. Nous sommes allés en Calabre à la rencontre de son savoir-faire sur la bergamote, l’agrume star de la parfumerie fine.

1. LA CALABRE, ROYAUME DE LA BERGAMOTE
Emblématique de cette région italienne, l’agrume est notamment cultivé sur la côte ionienne au sud, au microclimat favorable : vents marins, grandes vallées au sol riche… Capua représente 55 % de la production calabraise et exporte dans 54 pays. Un produit de niche au vu des ventes mondiales des autres agrumes, mais stratégique car la bergamote est un « liant » unique, avec une fraîcheur zestée en tête, des notes florales en cœur et fruitées en fond. Depuis 2008, le fournisseur encourage aussi ses partenaires producteurs avec des contrats multi-annuels ou encore des garanties de revenus aux bonnes pratiques. La filière est d’ail- leurs en voie d’être certifiée durable et éthique par l’UEBT (Union for Ethical BioTrade). Les cultivateurs reçoivent 75 € pour 100 kilos de fruits contre 15 € pour la même quantité de clémentines afin d’encourager les reconversions.

2. CHRISTOPHE CERVASEL ET SYLVIE GANTER, FONDATEURS D’ATELIER COLOGNE, EN VISITE CHEZ CAPUA
Ils avaient déjà fait leurs armes de leur côté dans le parfum avant de se rencontrer puis, en 2009, de créer leur marque autour d’une cologne plus glamour, laquelle a été rachetée en 2016 par L’Oréal Luxe. Jérôme Epinette, parfumeur chez Robertet se souvient des premières visites de Sylvie Ganter : « Son idée était de garder un effet fusant pétillant de citrus, tout en offrant une certaine tenue. L’un des secrets pour cela est d’avoir des formules concentrées, entre 15 et 18 %. » La cologne originale comportant de la bergamote, la maison grassoise s’est tournée vers Capua, son partenaire, pour se fournir.

 

3. LES AUTRES AGRUMES DE CAPUA
La récolte de la bergamote va de début décembre jusqu’à fin février. L’entreprise offre aussi dans son catalogue des extraits de mandarine, orange sanguine et de citron. En janvier commencent les récoltes des citrons et oranges jusqu’au printemps, quand les mandarines s’étalent de septembre à novembre pour la production des essences verte et jaune.

 

 

 

 

 

4. L’HUILE ESSENTIELLE OBTENUE PAR LA « PELATRICE »
Dans cette machine traditionnelle, les bergamotes juste récoltées sont propulsées sur un grattoir sous la pression de jets d’eau. L’émulsion créée (eau, huile essentielle et résidus de zeste) passe ensuite par deux centrifugeuses qui séparent eau et huile essentielle brute, celle-ci sera ensuite « nettoyée » des allergènes dans une étape ultérieure. Outre la pelatrice, certains agrumes, – citron, mandarine – sont extraits par une autre machine dite Sfumatorchio qui donne une huile essentielle riche et pulpeuse obtenue à partir du fruit entier et non des simples zestes.

 

5. À LA POINTE DES TECHNOLOGIES SÉPARATIVES
Capua réalise des séparations molé- culaires à froid. À la fois pour ôter les furo-coumarines (dont le bergaptène) allergisant, mais aussi pour décolorer et ciseler des produits sur-mesure, « l ’odeur variant selon le mûrissement du fruit, nous avons une large palette de nouveaux naturels », estime Laurent Bert, directeur commercial de Capua. L’entreprise créée en 1880 et encore 100 % familiale ouvre prochainement une unité de production de 24 000 m2 à Pellaro (Italie) afin de doubler sa capacité de production.

 

6. UNE HUILE ESSENTIELLE PRÉCIEUSE
Le marché de la berga- mote est en croissance constante, utilisé à 90 % pour la parfu- merie, le reste pour le thé (Earl Grey) et les arômes. L’huile jaune à vert foncé est ensuite décolorée.

 

 

 

 

 

Laurence Ferrat, en Calabre

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