Quand la beauté se mobilise contre la pandémie

Fourniture d’alcools, de packagings, transformations des chaînes de fabrication pour produire des gels hydroalcooliques, la filière hygiène-beauté a été l’une des premières à se mobiliser dans la lutte contre le Covid-19. L’effort se poursuit.

PRIORITÉ À LA FABRICATION DES GELS HYDROALCOOLIQUES

L’Oréal a lancé un plan européen. Parmi les mesures à effet immédiat, la production de gel hydroalcoolique via la marque La Roche-Posay pour alimenter les hôpitaux, EHPAD et pharmacies partenaires en Europe. Garnier distribue gracieusement plusieurs millions d’unités de gel hydroalcoolique à ses clients européens de la distribution alimentaire.

LVMH a mobilisé ses sites de Givenchy, Guerlain et Dior à Beauvais, Chartres et Orléans pour produire 50000 litres de gel hydroalcoolique par semaine grâce à un réassort en flacons d’Albéa. Ils sont livrés gratuitement aux hôpitaux de Paris.

Shiseido qui a fait don d’un million d’euros à la Croix Rouge (réparti entre la France, l’Italie, l’Es- pagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne) a remis en route ses usines du Loiret pour produire du gel hydroalcoolique à destination des hôpitaux et des EHPAD.

Henkel déploie aussi un plan de solidarité. Les principales mesures comprennent un don de 2 M€ de la part de la Fondation Fritz Henkel, dont un million pour le fonds créé par l’OMS et un autre million reversé à plusieurs organisations et partenaires. Henkel fera également don de cinq millions d’unités de produits d’hygiène et de nettoyants désinfectants à des ONG.

L’Occitane amplifie son soutien. Après avoir effectué des premiers dons de gels hydroalcooliques, de savons et de crèmes pour les mains en Asie au plus fort de l’épidémie en février, le groupe poursuit son soutien en Europe avec la fabrication de 70 000 litres de gels hydroalcooliques. Les 10 000 premiers flacons sont partis de l’usine de Manosque à destination des hôpitaux parisiens. En parallèle, ce sont quelque 25 000 savons et crèmes pour les mains qui seront aussi distribués à l’AP-HP (Assistance Publique- Hôpitaux de Paris).

Le groupe Pierre Fabre a reconfiguré l’une de ses chaînes de production de shampooings de son usine de Soual (Tarn) pour sortir des gels hydroalcooliques donnés en priorité aux personnels des pharmacies et soignants des hôpitaux. La capacité de production est évaluée à 500 000 unités. Le groupe a également mobilisé son usine brésilienne près de Rio de Janeiro pour fabriquer 200 000 unités de gels pour le marché local.

Les Laboratoires Sarbec, entreprise familiale ont maintenu leur activité de production afin de servir leurs clients (pharmacies, GMS, et établissements de santé) en produits de soin, d’hygiène et de désinfection. Une prime exceptionnelle de 1 000 € a été proposée aux salariés demeurant sur le site de production depuis le confinement.

Eugène Perma s’est lui aussi porté volontaire pour fournir aux Hôpitaux de Paris des lotions de gel hydroalcoolique produites sur son site Parchimy à Reims.

Léa Nature qui ne dispose pas des équipements nécessaires pour fabriquer du gel hydroalcoolique à grande échelle a fait un don d’alcool et de 5 000 masques à l’hôpital et aux pharmacies de La Rochelle.

Alès Groupe fabrique du gel hydroalcoolique sur son site du Laboratoire Ducastel (produits capillaires), livré gracieusement aux pompiers et aux hôpitaux.

Le Laboratoire Cooper a mobilisé trois usines à Melun, Lille, Saint- Etienne pour multiplier par neuf la production de solutions hydroalcooliques : 350000 litres par mois dont 80 000 litres offerts aux hôpitaux.

LMR Naturals (IFF) produit des gels hydroalcooliques pour les hôpitaux de Grasse et de Salon-de-Provence.

Beauty&Pharma « produira jusqu’à 300 tonnes de gels hydroalcooliques par mois, à l’usine de Nevers », a annoncé Laurent Dodet, le président et cofondateur. Ensuite, les gels sont expédiés sur les sites de Saint Chamas (13) et Signes (83) pour le conditionnement.

Les Laboratoires Guinot-Mary Cohr s’engagent à produire cinq tonnes de solutions hydroalcooliques par semaine sur leur site de Dammarie Les Lys (77) pour les hôpitaux et les pharmacies.

Le groupe Arthes mobilise son site de production grassois pour la production de gel hydroalcoolique offert aux hôpitaux du Sud-Est.

Le groupe Berdoues a lui aussi adapté ses chaînes de fabrication pour produire du gel hydroalcoolique pour les hôpitaux de Toulouse et de sa région.

Et aussi aux USA : Le groupe Estée Lauder produit du gel hydroalcoolique dans l’usine new-yorkaise de Melville et finance l’aide médicale. Le groupe a versé 75 M$ au fonds NYC Covid-19 Response & Impact qui soutient les services sociaux et les associations pendant la pandémie, 2M$ à Médecins Sans Frontières, 800 000 dollars à la Croix Rouge chinoise, à la Shanghai Charity Foundation et à Give 2 Asia et 1,4 M$ à la China Women’s Developpment Foundation.

SOLIDARITÉ B TO B

L’Oréal a annoncé le gel des créances des TPE/ PME de ses distributeurs : « salons de coiffure et petites parfumeries ». En ce qui concerne ses « fournisseurs les plus fragiles, les plus exposés », le groupe raccourcira « ses délais de paiement en systématisant le règlement comptant ».

Henkel met également en place des facilités de paiement pour ses clients les plus vulnérables comme les coiffeurs.

« Le secteur cosmétique met tout en œuvre pour contribuer à la lutte contre l’épidémie de Covid-19 via son effort de production. Notre priorité est aujourd’hui de protéger nos salariés tout en continuant à fabriquer des produits essentiels. » – Patrick O’Quin, président de la Fébéa 

« Une filière qui atteint l’excellence lorsque les temps sont calmes ne peut rester l’arme au pied devant une crise qui multiplie les malades et plonge les Français, tous les Français dans l’angoisse.» – Marc-Antoine Jamet, président du pôle de compétitivité de la Cosmetic Valley

TENSION SUR LES PACKS ET MATIÈRES PREMIÈRES

En moins de cinq jours (du 20 au 25 mars), la plateforme Impact + de Cosmetic Valley est passée de 80 industriels inscrits à plus de 120. L’objectif est de les mettre en relation pour partager les matières premières, les articles de conditionnement pour la fabrication de gels hydroalcooliques. « Parfois, nous arrivons en rupture de stocks sur ces articles. Trouver des matières premières et des packagings devient un gros sujet d’inquiétude, déclare Christophe Masson, directeur général du pôle de compétitivité Cosmetic Valley. D’où la nécessité de favoriser l’échange. Nos usines en France qu’elles soient grandes ou petites ont des stocks ou des rebuts de packs, de matières premières, l’idée est de mettre en contact ces industriels pour accroître cette production de gels hydroalcooliques. »

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